Martine Prévôt
"ÉDITE-MOI !"

De professeur à éditrice, les livres et la langue comme liens
Portée par un attachement profond à la langue occitane et à la transmission, cette ancienne enseignante a fait de sa passion un projet éditorial engagé. À travers sa maison « Édite-moi ! », elle propose des albums jeunesse bilingues, véritables outils pédagogiques, où l’écoute, la narration et l’émotion jouent un rôle central dans l’apprentissage des langues.
Depuis combien de temps les éditions "Édite-moi ! " existent-elles ?
Les éditions « Édite-moi ! » sont nées à Marsac en 2013, mais dans ma tête, elles existaient presque depuis le jour de ma naissance. Je portais ce projet en moi depuis très longtemps.
Je voulais vraiment faire cela, mais je ne l’ai concrétisé qu’après avoir terminé ma carrière d’enseignante.
Vous étiez professeur d'occitan ?
Oui, j’ai enseigné l’occitan et l’espagnol en classe de collège et dans des lycées. J’ai également enseigné à l’université d’Albi.
Qu'est ce qui pourrais caractériser "Édite-moi !" ?
J’ai développé plusieurs lignes éditoriales autour des albums jeunesse, qui sont avant tout des albums bilingues, pensés principalement pour un usage en milieu scolaire, car mon propos est à 90 % pédagogique sur cette ligne-là.
Ces albums sont toujours en occitan-français, mais parfois, d’autres langues romanes apparaissent : espagnol, italien… Je ne désespère pas de faire un jour quelque chose en portugais, ce serait très intéressant. J’ai aussi réalisé quelques petites choses en anglais, mais je reviens toujours à mes premières amours : les langues romanes.
Ce sont donc des livres bilingues. La maison d’édition s’appelle Édite-moi, mais à l’origine, l’idée était de travailler d’abord sur l’écoute. Dans les premiers CD, on trouve systématiquement une lecture dans les deux langues qui accompagne l’album. Cela permet à l’enfant d’entendre un locuteur occitanophone prononcer correctement la langue.
Chaque album est également édité dans d’autres formats, en particulier le kamishibaï. En format A3, le livre est reproduit de façon à avoir d’un côté l’illustration, et de l’autre, le texte destiné à la personne qui anime la séance. Cela permet au jeune public d’inventer l’histoire, ou tout simplement de l’écouter racontée, créant une interaction très riche. La langue devient alors un véritable vecteur de communication, et l’acquisition du vocabulaire est beaucoup plus aisée, car on est pris dans l’action, passionné par l’histoire, on a envie de connaître la suite.
Je propose ces lectures en classe, dans les maisons culturelles, ou encore dans les calandretas. C’est quelque chose que je trouve important de faire vivre encore aujourd’hui. Il y a également des concours d’histoires que je propose à certaines classes.